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Rapport sur la situation de l'agriculture suisse - juillet 2023

Données de base

La température moyenne de juillet a été supérieure de 1,3 degré à la norme 1991-2020. Un temps principalement caractérisé par une haute pression a apporté une météo estivale durant les deux premiers tiers du mois, avec de nombreux orages, des rafales et parfois de la grêle. Le 17 juillet, un important incendie de forêt s'est déclaré dans le Haut-Valais. Une partie du village de Ried-Mörel a dû être évacuée. Le 24 juillet, un violent orage a provoqué des dégâts colossaux à La Chaux-de-Fonds. Cette tempête a fait un mort et 40 blessés. Par la suite, le temps s'est fortement refroidi dans le nord de la Suisse en raison d'un air polaire frais. Dans l'ensemble, le mois de juillet est resté nettement trop sec en Suisse romande. Des pluies supérieures à la moyenne ont été enregistrées en Suisse orientale et dans le sud du pays.
Jusqu'à fin juin, il y a eu relativement peu de déclarations de dommages dus à la grêle (tableau 1.5). Les déclarations de sinistres dus aux éléments naturels ont été un peu plus nombreuses en juin (tableau 1.6).

               

Production végétale

Selon les informations fournies par les rapporteurs, les rendements de foin pour l’année en cours ont été bons en ce qui concerne les quantités récoltées. En raison du printemps humide, la première coupe a toutefois été retardée, ce qui a engendré une qualité moyenne du fourrage, surtout dans les régions de plaine. La qualité de la récolte de fourrage grossier a été meilleure en altitude (tableau 2.1). Toujours en juin, la récolte de légumes a été nettement inférieure (-13,7 %) à celle du même mois de l'année précédente (tableau 2.3). À la fin juin, la récolte maraîchère cumulée sur le premier semestre était inférieure de 10,6 % en glissement annuel. La production d'eau-de-vie de fruits à pépins et d'eau-de-vie de spécialités pour l’année de distillation 2021/22 était nettement inférieure aux résultats des années précédentes (tableau 2.6).

               

Économie laitière

Au mois de mai, la quantité de lait a diminué pour la première fois en six mois par rapport à l'année précédente, et ce de 1,2 % (tableau 3.1). En raison de la faible production de fromage, le lait a été de plus en plus orienté vers la production de beurre et de conserves de lait au cours des derniers mois (tableau 3.2). En mai, la production de fromage accusait un retard cumulé de 3,2 % par rapport à l'année précédente (tableau 3.4).

 

Économie animale

En juin, l’effectif de vaches laitières a continué de diminuer sensiblement : avec 518 453 animaux, il était inférieur de 2,1 % à celui de l'année précédente (tableau 4.1). En revanche, l'effectif des autres vaches a augmenté de 3,5 %. En juin, par rapport à l'année précédente, les abattages d'animaux indigènes ont pris l’ascenseur dans toutes les catégories, à l'exception des équidés, peu significatifs d’un point de vue statistique (tableau 4.5). En grandeurs relatives, l'augmentation la plus forte a été enregistrée pour les moutons (+20,0 %) et les bœufs (+13,8 %). Les poids à l'abattage ont également été légèrement plus élevés en général (tableau 4.4). Les bœufs ont connu la prise de poids la plus importante avec +2,3 %. Les porcs constituent une exception : leur poids à l'abattage était en moyenne inférieur de 1,0 % à celui de l'année précédente. En conséquence, la production indigène de viande de bœuf a augmenté de 7,2 % et celle de viande de veau de 8,0 % (tableau 4.7). Toujours en juin, la production de viande de porc a diminué de 0,3 % en raison de la baisse du poids des carcasses. Celle de viande de mouton a grimpé de 22,2 % et celle de viande de volaille de 1,1 %. Cette dernière affichait donc un retard de 0,2 % seulement en cumulé au premier semestre par rapport à l'année précédente (tableau 4.9). La production d'œufs est restée inférieure à celle de l'année précédente. En juin, la baisse était de 3,9 %, et de 6,3 % en cumulé pour le premier semestre (tableau 4.10).

 

Commerce extérieur

Au premier semestre 2023, les importations de céréales (-22,6 %), de produits de la minoterie (-3,9 %) et de produits transformés à base de céréales (-1,4 %) ont diminué (tableau 5.1). Malgré la baisse de la production indigène de légumes frais, les importations de légumes frais ont également reculé de 5,3 % (tableau 5.2). Les exportations de fromage ont diminué de 4,9 % par rapport au premier semestre 2022 (tableau 5.6). Les prix moyens ont nettement augmenté au premier semestre, de manière encore plus marquée à l'importation qu'à l'exportation. La plupart des fromages ont subi des pertes à l'exportation en juin. En quantités absolues, le recul a été le plus important pour l'Emmentaler AOP et le Switzerland Swiss (tableau 5.8). Les importations d'intrants ont diminué au premier semestre 2023, sauf les semences (tableau 5.15). Les prix à l'importation ont fortement baissé, surtout ceux des engrais, ce qui pourrait être une des raisons de l'augmentation de 20,4 % des importations d'engrais en juin.

 

Prix

Les prix des taureaux, des bœufs et des génisses ont encore légèrement augmenté en juillet, mais à un niveau inférieur à celui des deux années précédentes (tableau 6.3). Pour les animaux de transformation RV et VK, les prix étaient stables, mais aussi inférieurs à ceux des deux années précédentes. Les prix des veaux de boucherie ont légèrement augmenté en juillet, mais aussi à un niveau inférieur à celui des deux années précédentes (tableau 6.4). Conformément à la saison, les prix des veaux d’engrais ont continué à grimper, mais là encore, leur niveau n'a pas atteint celui des deux années précédentes (tableau 6.5). Les prix des porcs de boucherie se sont eux aussi quelque peu améliorés en juillet alors que ceux des gorets sont restés constants (tableau 6.6). Les prix des agneaux et ceux des moutons de boucherie sont restés stables, seuls les prix des agneaux de boucherie ont légèrement augmenté. Le niveau des prix était en général plus bas que les deux années précédentes. Selon l'Office fédéral de l'agriculture, les prix du lait ont légèrement augmenté en juin, sauf ceux du lait de fromagerie artisanale. Le prix du lait de centrale était pour la première fois depuis longtemps inférieur à l'année précédente (tableau 6.9). En juin, l'indice des prix à la production agricole n'était plus que légèrement supérieur au niveau de l'année précédente (tableau 6.10). Ce sont surtout les prix du bétail de boucherie qui tirent actuellement l'indice vers le bas. Sur le marché mondial, les prix des produits laitiers et de divers autres produits agricoles ont évolué bien en dessous du niveau de l'année précédente (tableaux 6.21, 6.23 et 6.24). Il y a toutefois eu diverses exceptions, comme les prix du riz, du cacao, des oranges et du sucre. Les prix des engrais, du pétrole et du gaz ont nettement baissé.

 

Le Rapport sur la situation de l'agriculture suisse est un extrait de la publication « Agristat - cahier statistique mensuel »