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Rapport sur la situation de l'agriculture suisse - septembre 2023
Données de base
Le mois de septembre s'est distingué par un temps ensoleillé et très doux. Il s'agit du mois de septembre le plus chaud depuis le début des mesures. La température moyenne a été supérieure de 3,8 degrés à la norme 1991-2020. Entre le 18 et le 22 septembre, de fortes précipitations ont frappé le Tessin et les régions voisines des Grisons. Par endroits, des pics de 300 à 350 mm de précipitations ont été enregistrés en un peu plus de 12 heures. Vers la fin de la période mentionnée, la limite des chutes de neige est descendue jusqu'à 1200 mètres. Dans le reste de la Suisse, le temps a été sec à très sec. Hormis au Tessin et dans les Grisons, seules la région lémanique et le canton d'Argovie ont connu des quantités de pluie légèrement supérieures à la moyenne au niveau régional (tableau 1.1). Les températures chaudes ont accéléré la maturation des végétaux. Les vendanges ont ainsi pu commencer jusqu'à trois semaines plus tôt. La maturité des fruits du sureau a été observée 12 jours plus tôt que la moyenne.
Production végétale
Cette année, la première coupe a produit de grandes quantités de fourrage grossier (tableau 2.1). La qualité était toutefois mauvaise en raison de la date tardive de la fauche. En ce qui concerne le regain, les quantités récoltées ont été généralement inférieures à la moyenne et la qualité a été jugée plutôt moyenne. Pour l'ensilage, les quantités étaient meilleures, mais là aussi, la qualité laissait à désirer. Selon les indications des rapporteurs, les premières annonces de rendement des grandes cultures se situent à un niveau similaire à celui de l'année précédente ou légèrement inférieur (tableau 2.2). Les rendements sont particulièrement bas pour les pois protéagineux, qui ont probablement eu du mal à supporter la période humide du printemps et la phase de sécheresse qui a suivi. Pour une surface similaire à celle de l'année précédente, la récolte de pommes de terre est estimée à 360 000 tonnes pour l'année en cours, soit une légère baisse par rapport à l'année précédente (tableau 2.3). Dans la culture maraîchère, les récoltes sont toujours légèrement inférieures à celles de l'année précédente (tableau 2.4). En août, la quantité était inférieure de 4,7 % en glissement annuel, et la quantité cumulée était inférieure de 9,9 %.
Économie laitière
En juillet, les livraisons de lait étaient inférieures de 2,3 % à celles de l’année précédente (tableau 3.1). La quantité sur 12 mois était inférieure de 0,3 % en glissement annuel. En ce qui concerne la transformation du lait, on a assisté à un net déplacement de la production de fromage vers la production de beurre et de conserves de lait (tableau 3.2). Cette évolution s'est poursuivie en juillet. Elle a notamment entraîné une augmentation des stocks de beurre (tableau 3.6).
Économie animale
Avec un effectif total à peu près stable (-0,1 %), le nombre de vaches laitières a diminué de 1,9 % en août par rapport à l'année précédente (tableau 4.1). En ce qui concerne l’âge des animaux, les effectifs d’animaux âgés de 1 à 3 ans étaient plus grands en août que les années précédentes. À l’inverse, les effectifs des animaux plus âgés et, entre-temps, ceux des animaux âgés de moins d'un an, sont plus faibles (tableau 4.2). En août, c’est surtout chez les porcs que le nombre d’abattages a diminué par rapport à l'année précédente (-9,6 %). Mais le nombre d'abattages à l’échelle nationale a aussi nettement diminué chez les bovins (-4,5 %), les vaches (-17,1 %) et les moutons (-5,0 %) (tableau 4.5). Les poids à l'abattage étaient en général légèrement plus élevés que l'année précédente, sauf chez les porcs (-2,0 %) (tableau 4.4). La production indigène de viande bovine a reculé de 5,8 % par rapport à l'année précédente (tableau 4.7). Celle de viande de veau a quant à elle augmenté de 3,7 %. La viande de porc a connu un net recul de 11,3 %. La baisse de la viande de mouton a été de 3,4 %. La production de viande de volaille a diminué de 2,1 % en août (tableau 4.9), la baisse cumulée atteignant 1,0 %. Dans ce contexte, le recul des importations est encore plus marqué. La production d’œufs a chuté encore plus nettement en août, de 4,4 %, et de 5,7 % en cumulé (tableau 4.10). Par contre, les importations d'œufs en coquille destinés à l'alimentation humaine ont augmenté.
Commerce extérieur
Les exportations de fromage sont restées à un niveau inférieur à celui de l'année précédente (tableau 5.6). En août, la différence en glissement annuel était de 4,2 %. La plupart des fromages ont donc subi des pertes à l'exportation (tableau 5.8). Les catégories « autres fromages à pâte dure » et « Gruyère AOP » ne sont pas concernées par ces pertes. Les importations de fromage ont augmenté en août pour le troisième mois consécutif, cette fois de 4,6 %. Dans le domaine des agents de production, ce sont surtout les importations d'engrais qui ont augmenté en août (tableau 5.15). Cette hausse s'explique notamment par la baisse de leur prix moyen (-22,0 %).
Prix
Les prix des taureaux, des bœufs et des génisses ont augmenté en septembre, mais sont restés inférieurs à ceux de l'année précédente. Les prix des animaux de transformation RV et VK ont baissé pour la première fois depuis longtemps et se situaient en dessous du niveau de l'année précédente (tableau 6.4). Les prix des veaux de boucherie évoluent de manière positive, mais sont restés nettement inférieurs au niveau de 2022 (tableau 6.5). Les prix des veaux à l’engrais ont baissé conformément à la saison et sont restés, comme toute l'année, en dessous du niveau des deux années précédentes (tableau 6.6). Les prix des gorets ont dépassé pour la première fois le niveau des deux années précédentes. Les prix des porcs de boucherie sont restés inchangés malgré la baisse des abattages (tableau 6.7). Les prix des agneaux et des moutons de boucherie sont également restés identiques (tableau 6.8). En août, l'indice des prix à la production agricole était supérieur de 1,4 % à celui de l'année précédente. De nombreux produits végétaux apportent une contribution positive à l'indice, mais la plupart des produits animaux restent nettement en dessous des valeurs de 2022. Seuls les prix des porcs ont connu une nette amélioration. En ce qui concerne l'indice des prix d'achat des moyens de production, ce sont surtout les prix des biens de consommation qui étaient plus bas en août que l'année précédente, alors qu'aucun recul n’était encore visible pour les biens d'investissement (tableau 6.14). Selon l'indice suisse des prix à la consommation, le renchérissement annuel général s'élevait à 1,6 % en août. Se montant à 4,3 %, le renchérissement des prix à la consommation des produits alimentaires était quant à lui nettement plus élevé.
Le Rapport sur la situation de l'agriculture suisse est un extrait de la publication « Agristat - cahier statistique mensuel »