Si la journée d’hier était chargée, celle d’aujourd’hui, vendredi 9 septembre l’est plus encore. D’une part, les arboriculteurs doivent maintenant ronger leur pomme ! Pour eux les dés sont jetés, ils ont terminé toutes les épreuves mais doivent patienter jusqu’à dimanche pour connaître les vainqueurs. Aymeric Vuillamoz, apprenti arboriculteur à Châteauneuf est fier de ses greffes. « J’ai été précis dans les coupes et la jonction entre la racine et le greffon est presque parfaite », explique-t-il en passant le doigt sur le biseau. « C’est très important que la liaison soit totalement étanche, sinon ça ne prend pas. » Touche finale après la ligature fermement serrée, un film de paraffine rouge assure un montage hermétique. 

Ce vendredi matin, un Valaisan de marque déambule tout sourire dans le secteur des viticulteurs/cavistes. C’est le conseiller d’État Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation. Sur les rings en revanche, la concentration est à son comble. Les concurrents sont aux prises avec des épreuves touchant tous les aspects de leur métier : réglage d’une embouteilleuse, choix des points de taille, identification des raisins, présentation d’un stand de vente et entretien du sécateur, entre autres. Le concours se poursuit demain.

Le dernier groupe de 12 agriculteurs passent aujourd’hui les sélections pour la finale de samedi. Neuf heures quarante, la fribourgeoise Charlotte Berset entre en lice avec la traite. Un peu tendue, le temps de prendre connaissance des lieux, elle retrouve les gestes naturels dès les premiers contacts avec la vache. Prélèvement des échantillons pour le test de schalm : « C’est tout bon pour moi », glisse-t-elle au juge avant de se débarrasser du chiffon qui a servi à nettoyer la tétine. Enclanchement de la machine à traire, placement méticuleux des embouts sur les pis, puis la jeune femme de 20 ans frotte gentiment les flancs de la Brune suisse tout en surveillant l’opération.

« Ça a été fluide, mais j’ai dû rester très concentrée sur l’hygiène et pour respecter précisément les étapes décrites dans la consigne » confie-t-elle. Commencer le concours avec cette épreuve est idéal, car c’est celle où elle se sent plus à l’aise. « Je redoute un peu plus la connaissance des plantes et la comptabilité », reconnaît la Gruérienne des Sciernes d’Albeuve. Et pour le changement de la roue arrière de tracteur ? « Je ne me fais pas de souci pour la force, bien que je ne pense pas que je serai la plus rapide », sourit-elle. « En tout cas, je vais donner le meilleur de moi-même !» Sa maman la rejoint pour la féliciter. Sa sœur et un ami ont suivi le moindre de ses gestes, et resteront toute la journée à Berne pour la soutenir. Demain, le concours va gagner en intensité avec les finales des agriculteurs. La halle 7 des SwissSkills promet des moments riches en émotions et en rebondissements. À ne manquer sous aucun prétexte !