Contenu principal

La production indigène prend ses responsabilités

Point de vue du 12 février 2021

La nouvelle salve contre l’agriculture, dégainée par Greenpeace, illustre une nouvelle fois une volonté de nuire. Jouant sur les raccourcis et de fausses informations, la démarche veut faire croire aux consommateurs que la viande suisse ne l’est pas… La réalité est que le 84% des fourrages consommés par nos animaux de rente est indigène. L’agriculture suisse n’a jamais prétendu être autonome en fourrages et ne l’a jamais caché. Mais réduire la production suisse sans adapter la consommation ne ferait que davantage dépendre des importations de viande. 

En plus d’une part prépondérante de fourrages indigènes, la viande suisse se différencie par ses normes strictes en matière de protection des animaux, d’affouragement sans OGM, de traçabilité et de sécurité alimentaire. La production indigène ne fait ainsi que répondre à la demande des consommateurs qui préfèrent manifestement la viande suisse à la viande importée dont on ignore, ou plutôt on devine, les conditions de production. Pour la volaille par exemple où la part de fourrages importés est plus importante que pour les bovins, l’engouement constant pour la provenance suisse s’explique aisément par le fait que le consommateur préfère du poulet produit en Suisse plutôt que du poulet brésilien dans son assiette. 

Une responsabilité assumée

Les critiques de Greenpeace visent directement le soja importé mais se trompent de cible. Car plus de 95% de ce soja répond aux standards de durabilité, certifiés par le Réseau soja suisse, regroupant toute la filière. En 10 ans, grâce à la dynamique de ce réseau, les importations issues du Brésil ont ainsi diminué de moitié au profit d’importations issues de l’Europe. La preuve que la filière prend ses responsabilités de manière proactive et volontaire. De nouveaux développements sont par ailleurs prévus pour imposer des standards de durabilité à d’autres denrées fourragères importées.

Renforcer les fourrages indigènes, c’est possible !

Pour l’agriculture suisse, le but premier est évidemment de couvrir le plus possible les besoins des animaux en fourrages indigènes. Au travers de la production animale, l’agriculture apporte aussi sa contribution à la valorisation des sous-produits de l’industrie agroalimentaire et des importations, participant ainsi à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour renforcer la part indigène dans les fourrages concentrés, le potentiel indigène existe pour les céréales fourragères. Mais cela nécessite des soutiens, soit politiques, soit de la grande distribution, ce que l’agriculture demande depuis des années, sans aucun appui d’organisations telles que Greenpeace qui préfèrent critiquer plutôt qu’agir. Mieux rétribuer la production indigène de céréales fourragères augmenterait directement la part d’aliments suisses.

Encourager plutôt que blâmer

Oui l’agriculture doit progresser, réduire ses impacts, fermer les cycles, améliorer le bien-être animal. Mais, de grâce, stop à l’agribashing qui ne fait que stigmatiser et fustiger le monde paysan dans ses pratiques. Reconnaître les efforts et engagements de l’agriculture, encourager à la transition en sensibilisant les consommateurs à mieux rétribuer les producteurs serait bien plus fructueux que des attaques répétées et émises par pure idéologie, pour ne pas dire dogmatisme. 

Auteur

Michel Darbellay

Responsable du département Production, marché et écologie de l’USP

Téléphone        078 801 16 91
E-Mail               michel.darbellay@sbv-usp.ch 

Sur le même sujet

Communiqués de presse
Communiqués de presse Seule l’initiative sur l’élevage intensif sera soumise au peuple

02.03.22 | Avec la décision qu’a prise aujourd’hui le Conseil des États, le contre-projet qu’opposait le Conseil fédéral à l’initiative sur l’élevage intensif n’est plus d’actualité. Seule l’initiative sera soumise au peuple cette année encore. Le Conseil fédéral et le Parlement la rejettent. L’agriculture elle-même la considère comme inutile, car le niveau de bien-être animal en Suisse est déjà très élevé et que l’offre exigée par l’initiative est déjà plus que suffisante.

Lire la suite
En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP n°8

01.03.22 | Pour 2022, il est nécessaire que les coûts aux producteurs de pommes de terre à chips augmentent d’au moins 5 à 10 pourcents. Cette augmentation doit a) garantir la matière première suisse et b) maintenir la disponibilité des producteurs à cultiver malgré l’inflation. Le prix du paquet de chips augmenterait d’un pourcent soit 1 à 3 centimes. En Suisse, la pomme de terre représente pour de nombreuses entreprises, un élément primordial dans leur concept de réussite. Cette augmentation des coûts doit se transférer afin qu’à l’avenir les producteurs continuent à chercher fièrement leur nom sur les paquets de chips !

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse L’USP exige une hausse des prix à la production

23.02.22 | À l’instar de tous les secteurs de l’économie, les familles paysannes connaissent un renchérissement des agents de production. Aussi la Chambre suisse d’agriculture exige-t-elle sans plus attendre une augmentation des prix à la production d’au moins 5 %. À partir de 2023, la production animale et la production végétale devront toucher un revenu supplémentaire de respectivement 5 % et 10 % au minimum, de sorte à amortir la hausse des coûts et les risques liés à la mise en œuvre de nouvelles exigences environnementales.

Lire la suite
En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP n°7

22.02.22 | Le Conseil fédéral a ouvert la consultation sur le train d’ordonnances agricoles 2022 en janvier. L’USP a étudié ce document et préparé un premier projet de prise de position. Celui-ci est dorénavant dans les mains de ses organisations membres.

Lire la suite
Prises de position Révision partielle de l’ordonnance sur la signalisation routière

17.02.22 | Prise de position de l'USP sur la révision partielle de l’ordonnance sur la signalisation routière.

Lire la suite
En direct de l'USP En direct de l’USP n°6

15.02.22 | La commission permanente a échangé sur la thématique des antibiotiques. Des intervenants externes ont approfondi différents sujets. La commission a également abordé la campagne contre l’élevage intensif ainsi que le paquet d’ordonnances 2022 et la problématique du loup. La commission a également discuté de l’utilisation de l’hormone Lors des deux jours de comité, celui-ci s’est intéressé à la situation des marchés et à l’augmentation des coûts de production. Le prix producteur doit urgemment augmenter pour couvrir les frais supplémentaires engagés par les familles paysannes. Le comité s’est également entretenu sur la future politique agricole qui devrait évoluer vers une politique alimentaire ainsi que sur le pacte vert pour l’Europe, la politique climatique et les facilités administratives. Il souhaite également qu’à l’avenir l’agriculture soit maîtresse de son destin, plutôt qu’elle se fasse dicter la voie à suivre. Les membres ont aussi été informés de la révision prévue de la loi sur la chasse et de l’état d’avancement du permis de traiter. PMSG dans les élevages porcins. Cette dernière thématique sera approfondie lors de la prochaine séance.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
AGRISTAT Actuel Agristat « Actuel » 01-22 : La tendance à la réduction des aliments d’origine animale se fait sentir

10.02.22 | Une alimentation pauvre en viande et en produits d’origine animale est à la mode. Cette tendance a engendré une baisse de la consommation de certains aliments au cours des dernières années. La crise du coronavirus a entraîné un changement de comportement alimentaire et a freiné cette évolution jusqu’à maintenant. Avec la fin de la crise, il faut toutefois s’attendre à une nouvelle baisse de la consommation de viande de veau, de porc et de lait par habitant. Cette situation pourrait mettre la production laitière sous pression.

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse L’Union suisse des paysans fête son 125e anniversaire

08.02.22 | Il y a 125 ans, nombre de familles paysannes connaissaient des conditions économiques difficiles. C’est dans l’optique de mieux défendre les intérêts de ces familles que fut fondée en 1897 l’Union suisse des paysans en tant que faîtière de l’agriculture indigène. L’organisation fêtera son anniversaire entre autres en établissant cet automne le record des plus grands röstis du monde sur la place Fédérale. Les pommes de terre cuisinées lors de l’événement pousseront dans tous les cantons au cours de l’été. Le lancement des actions d’anniversaires a eu lieu lors de la séance du Comité d’aujourd’hui. À cette occasion, l’institut de recherche gfs.bern a présenté l’importance de l’Union suisse des paysans à l’heure actuelle.

Lire la suite