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Façonnez votre avenir : allez voter !

Point de vue du 22 septembre 2023

La 51e législature des Chambres fédérales s'étend du 2 décembre 2019 au 3 décembre 2023. Elle n’est pas encore achevée et on peut déjà dire qu’elle a été particulièrement riche en événements concernant le secteur agricole, avec un bilan très mitigé. Chaque année sont intervenus, lors des sessions de décembre, les traditionnels débats sur le budget de la Confédération pour l’année suivante : chaque fois le Conseil fédéral a envisagé des coupes sur le budget agricole ; chaque fois le Parlement a apporté des corrections justifiées en faveur de l’agriculture. Espérons que ce sera également le cas pour le budget 2024. Le côté frustrant de ces situations, c’est que l’on doit se battre pour éviter des coupes qui sont souvent interprétées par les médias comme des succès du secteur agricole, ce qui est un comble.

Mais cette 51e législature a été avant tout un chassé-croisé entre les positions du Parlement sur plusieurs initiatives et sur les propositions de contre-projets directs ou indirects, le tout dans le cadre d’une révision de la politique agricole initialement prévue en 2022. Entre la session d’automne 2020 et la session de printemps 2021, le Parlement a proposé de rejeter les initiatives sur l’eau potable et antipesticides, a décidé de suspendre la PA22+ et, dans ce contexte tendu et incertain, a approuvé l’initiative parlementaire 19.475 concernant les trajectoires de réduction face à la menace grandissime des initiatives phytos extrêmes. Que ce soit concernant la suspension de la PA22+ ou l’initiative parlementaire, c’est le Conseil des États qui a été à la manœuvre, limitant pour le moins les dégâts, alors que la mise en œuvre posait des défis certains. Le même chassé-croisé a eu lieu concernant l’initiative contre l’élevage intensif. Mais sur la base de l’expérience des initiatives phytos extrêmes, la majorité du Parlement a rejeté le contre-projet du Conseil fédéral et proposé de refuser l’initiative, stratégie payante puisque le peuple et les cantons l’ont balayée lors de la votation du 25 septembre 2022.

Un autre chassé-croisé est en cours entre l’initiative paysage et la révision de la loi sur l’aménagement du territoire comme contre-projet indirect. Et ce n’est pas fini, puisqu’il y a encore l’initiative biodiversité et son contre-projet indirect, lequel nous semble encore plus préjudiciable que l’initiative. Durant cette 51e législature, nous avons aussi eu quelques couleuvres difficiles à avaler, par exemple l’obligation des pendillards, les 3,5 % de surfaces de promotion de la biodiversité sur les terres assolées, les retraits de produits phytosanitaires qui nous laissent sans solution, l’augmentation de la charge administrative ou encore une régulation insuffisante de la présence du loup.

Cette analyse est une preuve de plus que notre agriculture est fortement concernée par les décisions du Parlement et qu’une partie de notre avenir se dessine sous la Coupole. Face aux programmes d'économies annoncés pour l'agriculture, à l'augmentation constante des réglementations et au risque d'une plus grande extensification de l'agriculture, nous avons plus que jamais besoin d'une représentation agricole forte.

Participer aux élections n’est pas suffisant : chacun∙e doit donner de sa personne pour que les candidat∙e∙s favorables à l'agriculture remportent suffisamment de voix. Nous vous invitons donc à motiver votre famille, vos parents, vos connaissances, vos ami∙e∙s, votre voisinage et vos collaborateurs∙trices à se rendre aux urnes le 22 octobre. C’est l’avenir de nos familles paysannes qui est en jeu.

Auteur

Francis Egger

Directeur adjoint Union suisse des paysans
Département économie, formation et relations internationales

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