Contenu principal

Renoncement aux pesticides de synthèse : quelles répercussions sur l’agriculture et l’industrie alimentaire suisses ?

Communiqué de presse du 12 octobre 2020

Une étude du professeur Charles Gottlieb (Université de Saint-Gall) a examiné les conséquences de l’initiative « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse ». Il en ressort que l’acceptation de cette dernière entraînerait non seulement un recul de la production alimentaire suisse et, par conséquent, de la sécurité alimentaire, mais aussi une hausse des coûts de production et un accroissement des risques liés à l’hygiène dans l’industrie alimentaire. En bref, l’initiative affaiblirait le secteur agricole et alimentaire suisse sur le plan économique. 

Une étude du professeur Charles Gottlieb (Université de Saint-Gall) a traité des conséquences qu’aurait l’acceptation de l’initiative « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse ». Cette dernière prévoit d’interdire l’utilisation de produits phytosanitaires et de biocides de synthèse dans la production d’aliments tant indigènes qu’importés. Comme le rendement moyen serait plus faible, il en résulterait une diminution du taux d’auto-approvisionnement : de 58 % aujourd’hui, celui-ci passerait à 42 %. Il faudrait en outre s’attendre à des changements majeurs dans la gamme des produits agricoles fabriqués en Suisse. L’offre intérieure en sucre, en fruits, en légumes, en pommes de terre et en viande (surtout celle de porc et de volaille) se retrouverait gravement affectée.

Alors que le débat public et politique se concentre sur les produits phytosanitaires, l’étude met en avant l’importance que revêtent les biocides dans la transformation des aliments. Les représentants de l’industrie font remarquer qu’il est difficile de remplacer ces produits par des produits non synthétisés, ce qui compromet la garantie d’une qualité alimentaire irréprochable. Le stockage des aliments et des matières premières serait lui aussi touché.

À l’heure actuelle, la Suisse exporte de grandes quantités de denrées alimentaires qu’elle produit à partir de matières premières importées comme le café ou le cacao. En cas d’acceptation de l’initiative, il faudrait 21 % de la production mondiale de café biologique et 50 % de la production mondiale de cacao biologique pour répondre aux besoins de l’industrie. Les restrictions imposées à l’importation pourraient encourager les producteurs de denrées alimentaires à délocaliser leur activité. Dans le domaine de la logistique internationale, l’initiative soulèverait en outre des problèmes pratiques considérables. Tous les facteurs mentionnés auraient aussi un impact sur les prix à la consommation, stimulant ainsi le tourisme d’achat.

En bref, l’initiative entraînerait un recul de la production alimentaire suisse, une hausse des coûts de production, ainsi qu’un accroissement des risques en matière de santé et d’hygiène. Elle exercerait une pression énorme sur le secteur agricole et alimentaire.

Renseignements

Lorenz Hirt

Fédération des Industries Alimentaires Suisses
directeur
tél. 079 685 35 75

Francis Egger

Directeur adjoint Union suisse des paysans
Département économie, formation et relations internationales

Téléphone 079 280 69 66
Email francis.egger@sbv-usp.ch

David Ruetschi

secrétaire de l’Association suisse pour un secteur agroalimentaire fort
tél. 021 614 04 79

Loïc Bardet

directeur d'AGORA

Tél : 021 614 04 73
Mobile 079 718 01 88

Matija Nuic

CI avenir de la protection des plantes
tél. 079 383 99 49

Sur le même sujet

Communiqués de presse
AQ-Viande Suisse : un programme à succès fête ses 25 ans !

15.02.21 | Aujourd’hui, entre 60 et 80 % de la viande produite en Suisse est certifiée selon le programme « AQ-Viande Suisse ». Celui-ci fête son 25e anniversaire cette année. Les directives de production ont sans cesse évolué pour rester en phase avec les nouveaux besoins des consommateurs.

Lire la suite
Communiqués de presse
La CER-N veut elle aussi suspendre la politique agricole

02.02.21 | La Commission de l’économie et des redevances du Conseil national se prononce pour la suspension de la PA22+. Elle ouvre ainsi la voie à un report définitif de la prochaine grande réforme de la politique agricole. Celui-ci permettrait de disposer du temps nécessaire pour procéder aux ajustements qui s’imposent d’urgence.

Lire la suite
Communiqués de presse
Potentiel élevé des grandes cultures en Suisse

26.01.21 | L’Union suisse des paysans a rédigé un nouveau rapport, intitulé « Le potentiel de certaines grandes cultures en Suisse ». Ce rapport révèle les opportunités que présente le marché dans le domaine des denrées alimentaires d’origine végétale et les actions à entreprendre pour que les exploitations agricoles puissent aussi en profiter.

Lire la suite
Communiqués de presse
Inconséquence de la politique phytosanitaire fédérale !

12.11.20 | La Fédération Suisse des Betteraviers est consternée. L’Office fédéral de l’agriculture n’a pas donné suite à la demande d’autorisation d’urgence temporaire, pour le traitement des semences de bette-raves sucrières avec une néonicotinoïde, exigée par la branche du sucre. Cela après adoption par de nombreux Etats membres de l’UE d’une dérogation pour l’enrobage des semences par des néonicoti-noïdes. La FSB exige donc l’égalité de traitement pour la production de sucre indigène en autorisant que les importations de sucre produit avec les pesticides autorisés en Suisse.

Lire la suite
Communiqués de presse
Bonne nouvelle : le moratoire sur le génie génétique reste de mise

12.11.20 | Dans son nouveau message relatif à la loi sur le génie génétique, le Conseil fédéral propose de prolonger de quatre ans supplémentaires le moratoire en vigueur. L’Union suisse des paysans salue et appuie cette décision. Ce moratoire constitue le fondement permettant à l’agriculture suisse de se passer systématiquement d’OGM et de démarquer sa production des produits importés.

Lire la suite
Communiqués de presse
Même pied d’égalité pour le sucre suisse!

17.09.20 | Cette année, les betteraves sucrières sont fortement touchées par la jaunisse virale causant des pertes massives de rendement. Suite à l’interdiction des néonicotinoïdes en 2019, les plantes ne sont plus protégées de manière systémique pendant plusieurs semaines contre les ravageurs de surface, et la jaunisse virale transmise par les pucerons se propage largement. De ce fait, de nombreux Etats membres de l’UE ont délivré des autorisations d’urgence pour des produits phytosanitaires à base de néonicotinoïdes. Les betteraviers suisses exigent une égalité de traitement. Soit en mettant fin à l'importation de sucre produit à l'aide de produits phytosanitaires n’étant plus autorisés en Suisse, soit avec une autorisation temporaire pour l’enrobage aux néonicotinoïdes. Cette période doit être utilisée pour trouver des variétés résistantes et des stratégies de lutte biologique.

Lire la suite
Communiqués de presse
Pourquoi le bien-être animal devrait-il s’arrêter à la frontière ?

12.08.20 | Le contre-projet avec lequel répond le Conseil fédéral à l’initiative sur l’élevage intensif renchérit sans contrepartie la production indigène, passe outre les importations et affaiblit les labels garantissant le bien-être animal.

Lire la suite
Communiqués de presse
AMS Agro-Marketing Suisse propose un logo sans OGM pour les denrées alimentaires d’origine animale

16.07.20 | Depuis le 1er juillet 2020, en Suisse, il est possible d’apposer le logo sans OGM sur les denrées alimentaires d’origine animale si les animaux n’ont pas été nourris avec des plantes fourragères génétiquement modifiées ou des produits dérivés de ses dernières

Lire la suite