Contenu principal

Adapter les prix des céréales panifiables et du lait au marché

Communiqué de presse de l’Union suisse des paysans, de la Fédération suisse des producteurs de céréales et des Producteurs suisses de lait du 10 août 2022

Les familles paysannes suisses doivent actuellement faire face à des coûts supplémentaires se montant au moins à 900 millions de francs en raison de la hausse des prix des moyens de production. Sur ce montant, malgré certains ajustements des prix à la production, plus de 300 millions de francs ne sont pas couverts. Des négociations sur les prix des céréales panifiables et du lait de centrale sont prévues prochainement : du côté des céréales, il faut une augmentation du prix à la production de 8 francs au moins par quintal et, pour le lait de centrale, une majoration de minimum 5 centimes par kilo. 

Tous les secteurs industriels souffrent actuellement de la persistance de coûts de production élevés, causés par les prix record de l’énergie et des autres intrants. Dans l’agriculture aussi, les coûts de production se situent à un niveau exceptionnellement haut et aucune détente de la situation n’est en vue. D’autres secteurs répercutent rigoureusement leurs surcoûts sur la chaîne de création de valeur jusqu’à l’acheteur final, ce qui entraîne des majorations des prix à la consommation. Dans l’agriculture par contre, les exploitations continuent de supporter elles-mêmes une grande partie des coûts supplémentaires. Et ce, bien qu’une rémunération juste des coûts de production n’ait qu’un impact très limité sur les prix en magasin.

Le prix du pain et des céréales illustre bien cette situation : pour la culture d’un hectare de céréales panifiables, les coûts de production ont augmenté cette année d’environ 500 francs en raison de la hausse de ceux de l’énergie, des engrais et des machines. Afin de couvrir les coûts supplémentaires, une augmentation du prix du blé de 8 francs par quintal serait nécessaire, ce qui augmenterait le prix de vente du pain dans le commerce de détail et les boulangeries d’environ 8 centimes par kilo. En Suisse, le prix moyen du pain (commerce de détail et boulangeries, pain non bio) est d’environ 7 fr. 60 par kilo. Avec une augmentation de prix relativement faible en magasin (à peine 2 %), les paysannes et les paysans pourraient donc être rémunérés dès maintenant à un prix juste pour leurs céréales. Un ménage suisse type de 2,2 personnes achète en moyenne 52,9 kilos de pain par an. Il en résulterait donc pour lui un surcoût annuel de 4 fr. 20.

L’USP attend donc de la branche céréalière, et plus particulièrement des entreprises situées en aval, qu’elle améliore les prix des céréales panifiables pour cette récolte. Pour leur survie économique, les familles paysannes ont besoin d’être rémunérées de manière adéquate et de pouvoir répercuter les coûts supplémentaires liés à la crise. L’augmentation du prix du pain en magasin intervenue en début d’année, justifiée en grande partie par une hausse apparente du prix des céréales, permettrait largement d’atteindre cet objectif si la différence revenait aux familles paysannes. 
 

Forte augmentation des coûts pour le lait également

Début mars 2021, l’Interprofession du Lait a augmenté de 5 centimes le prix indicatif A du lait de centrale. Cette augmentation s’explique notamment par la baisse de la production indigène et l’évolution très favorable des prix au niveau international. Mais depuis, les coûts ont à nouveau augmenté, notamment en raison du déclenchement de la guerre en Ukraine. En mai, les prix des intrants étaient en moyenne supérieurs de près de 10 % à ceux de l’année précédente, ce qui a fortement affecté la production laitière. De plus, le lait reste très demandé au niveau mondial et les prix à l’international ont encore augmenté. L’Union suisse des paysans et les Producteurs suisses de lait demandent donc une augmentation de 5 centimes au moins par kilo net de lait de centrale.

 

Renseignements :

Personnes de contact à l’USP

Martin Rufer, directeur de l’USP, tél. 078 803 45 54

Michel Darbellay, responsable du département Production, marché et écologie de l’USP, tél. 078 801 16 91

www.sbv-usp.ch

 

Personnes de contact à la FSPC

Fritz Glauser, président, tél. 079 702 05 44

Pierre-Yves Perrin, directeur, tél. 079 365 42 74

www.sgvp.ch

 

Personne de contact chez Swissmilk

Reto Burkhardt, responsable de la communication, tél. 079 285 51 01

www.swissmilk.ch

Sur le même sujet

Communiqués de presse
AQ-Viande Suisse : un programme à succès fête ses 25 ans !

15.02.21 | Aujourd’hui, entre 60 et 80 % de la viande produite en Suisse est certifiée selon le programme « AQ-Viande Suisse ». Celui-ci fête son 25e anniversaire cette année. Les directives de production ont sans cesse évolué pour rester en phase avec les nouveaux besoins des consommateurs.

Lire la suite
Communiqués de presse
La CER-N veut elle aussi suspendre la politique agricole

02.02.21 | La Commission de l’économie et des redevances du Conseil national se prononce pour la suspension de la PA22+. Elle ouvre ainsi la voie à un report définitif de la prochaine grande réforme de la politique agricole. Celui-ci permettrait de disposer du temps nécessaire pour procéder aux ajustements qui s’imposent d’urgence.

Lire la suite
Communiqués de presse
Potentiel élevé des grandes cultures en Suisse

26.01.21 | L’Union suisse des paysans a rédigé un nouveau rapport, intitulé « Le potentiel de certaines grandes cultures en Suisse ». Ce rapport révèle les opportunités que présente le marché dans le domaine des denrées alimentaires d’origine végétale et les actions à entreprendre pour que les exploitations agricoles puissent aussi en profiter.

Lire la suite
Communiqués de presse
Inconséquence de la politique phytosanitaire fédérale !

12.11.20 | La Fédération Suisse des Betteraviers est consternée. L’Office fédéral de l’agriculture n’a pas donné suite à la demande d’autorisation d’urgence temporaire, pour le traitement des semences de bette-raves sucrières avec une néonicotinoïde, exigée par la branche du sucre. Cela après adoption par de nombreux Etats membres de l’UE d’une dérogation pour l’enrobage des semences par des néonicoti-noïdes. La FSB exige donc l’égalité de traitement pour la production de sucre indigène en autorisant que les importations de sucre produit avec les pesticides autorisés en Suisse.

Lire la suite
Communiqués de presse
Bonne nouvelle : le moratoire sur le génie génétique reste de mise

12.11.20 | Dans son nouveau message relatif à la loi sur le génie génétique, le Conseil fédéral propose de prolonger de quatre ans supplémentaires le moratoire en vigueur. L’Union suisse des paysans salue et appuie cette décision. Ce moratoire constitue le fondement permettant à l’agriculture suisse de se passer systématiquement d’OGM et de démarquer sa production des produits importés.

Lire la suite
Communiqués de presse
Même pied d’égalité pour le sucre suisse!

17.09.20 | Cette année, les betteraves sucrières sont fortement touchées par la jaunisse virale causant des pertes massives de rendement. Suite à l’interdiction des néonicotinoïdes en 2019, les plantes ne sont plus protégées de manière systémique pendant plusieurs semaines contre les ravageurs de surface, et la jaunisse virale transmise par les pucerons se propage largement. De ce fait, de nombreux Etats membres de l’UE ont délivré des autorisations d’urgence pour des produits phytosanitaires à base de néonicotinoïdes. Les betteraviers suisses exigent une égalité de traitement. Soit en mettant fin à l'importation de sucre produit à l'aide de produits phytosanitaires n’étant plus autorisés en Suisse, soit avec une autorisation temporaire pour l’enrobage aux néonicotinoïdes. Cette période doit être utilisée pour trouver des variétés résistantes et des stratégies de lutte biologique.

Lire la suite
Communiqués de presse
Pourquoi le bien-être animal devrait-il s’arrêter à la frontière ?

12.08.20 | Le contre-projet avec lequel répond le Conseil fédéral à l’initiative sur l’élevage intensif renchérit sans contrepartie la production indigène, passe outre les importations et affaiblit les labels garantissant le bien-être animal.

Lire la suite
Communiqués de presse
AMS Agro-Marketing Suisse propose un logo sans OGM pour les denrées alimentaires d’origine animale

16.07.20 | Depuis le 1er juillet 2020, en Suisse, il est possible d’apposer le logo sans OGM sur les denrées alimentaires d’origine animale si les animaux n’ont pas été nourris avec des plantes fourragères génétiquement modifiées ou des produits dérivés de ses dernières

Lire la suite